« Récitez votre chapelet, dit Dieu ; et gardez l’âme en paix »

C’est une grande grâce pour nous, renouvelée chaque année, que de pouvoir commencer notre mois d’octobre, ce mois du rosaire, en célébrant Celle vers laquelle nos regards doivent rester bien fixés durant ces 30 jours à venir, en fêtant La Vierge Marie, Notre-Dame du Rosaire. C’est l’occasion pour nous de nous souvenir de ce matin du 7 octobre 1571. De la grande bataille de Lépante.  Ce jour-là, mes biens chers frères, la chrétienté a expérimenté la force du chapelet. A nous, aujourd’hui, de retrouver cette foi qui les animait.

Certains diront peut-être que la répétition, la monotonie, le caractère litanique et plutôt machinal du chapelet leur est un frein, un obstacle, plutôt qu’une aide. C’est peut-être que nous ne savons plus vraiment comment prier le chapelet.

Car le chapelet est avant tout un regard. Par la méditation, ou plutôt la contemplation des mystères de la vie de Jésus et de Marie, le chapelet est un moment, dans nos journées, où nous fixons les yeux au ciel. Un moment où nous recevons, d’une manière très réelle, les grâces et les aides attachées à ces mystères que nous contemplons. Un moment où nous arrêtons de nous démener tout seul, pensant nous sauver par nos propres forces, un moment où nous déposons ce volontarisme qui gît en nous et où nous confions notre sainteté et notre progression entre les mains de celles qui s’y connait le mieux, la sainte Vierge. « La répétition des Ave Maria n’a pas d’autre but que de calmer nos sens et de fixer avec douceur le regard sur des choses invisibles. Il est difficile d’arrêter son regard sur un objet, sans en être fatigué ou détourné par la mobilité de l’esprit. L’Ave Maria, en sa répétition simple et régulière, est un remède : son rôle ne consiste pas à nous instruire : mais à nous capter, et soutenir un mouvement de l’âme. C’est peu de choses, n’est-ce pas ? Mais regarder les fiancés de la terre : Ils se répètent à l’envi des pauvres paroles, pauvres par les mots utilisés, mais riches d’une réalité qui les dépassent : lorsqu’on parvient à un certain degré d’amour et de vérité, les mots ne sont plus à chercher : ils se savent impuissants, et acceptent de se redire. » (Dom Gérard)