« Puisque les seules actions font connaître ce que nous sommes […] donnez-moi le temps de vous convaincre, par mille et mille preuves, de l’honnêteté de mes feux ». C’est par ces mots que, dans la première scène de l’Avare, Valère cherche à convaincre sa belle Elise de l’authenticité de son amour !
Car l’amour ne peut pas se passer de preuve, et des preuves en actes ! Jésus dans l’Évangile ne dit pas autre chose : Ce n’est pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père. Dans le départ routier scout, on trouve encore la même idée : as-tu compris qu’un routier ne se paie pas de mots, et ne croit pas, ayant parlé, avoir agi ?
Nous ne sommes pas au commencement d’une pièce de théâtre, mais au coup d’envoi du Carême, ce temps, qui nous est donné pour prouver, comme Valère pour Elise, notre amour pour le bon Dieu, infiniment plus aimable que la fille d’Harpagon.
Pour cela, et comme Valère encore, mille et mille preuves sont à notre portée ! L’Eglise en recommande 3 grands types, les 3 piliers du Carême, qu’on retrouve dans l’Évangile du Mercredi des Cendres, dans la bouche même de Notre-Seigneur : « quand tu fais l’aumône […] quand tu pries[…] quand tu jeûnes ».
Chers amis, pendant ce Carême, ne soyons pas avares !
- Ni de notre temps : consacrons à Dieu un temps certain, assez réaliste pour être tenu dans la durée, mais un temps suffisant pour qu’il en nous coûte un peu, comme le requiert tout amour véritable.
- Ni de notre argent : tant de bonnes œuvres attendent le secours de nos dons (écoles, chrétiens d’Orient, monastères, lépreux) N’oublions pas d’y associer les enfants
- Ni de notre personne, par des jeûnes de tout type (nourriture, boisson, cigarette, confort, écrans)
La joie pascale sera proportionnée à la générosité de notre Carême. Tant de chrétiens arrivent à Pâques avec l’amère déception de n’avoir rien fait. Mais surtout, sachons garder la discrétion dans nos efforts : la vie chrétienne n’est pas un théâtre ! Bon Carême !
